expertise peinture
expertise peinture


Peinture qui cloque au bout de quelques mois, traces jaunes qui reviennent alors qu’on a déjà tout repeint, plafonds qui noircissent, façade qui se délite après un ravalement tout frais… Sur le papier, la peinture semble être une simple finition. Dans la réalité, c’est souvent là que les problèmes se voient en premier. Quand quelque chose ne va pas dans le support, dans l’humidité ou dans la mise en œuvre, la peinture le raconte toujours à sa façon.

L’expertise peinture consiste à regarder ces signes de près pour comprendre ce qu’ils cachent : est-ce juste le temps qui fait son œuvre, ou bien un chantier mal exécuté, un mauvais choix de produit, un problème d’humidité ou de support ? En Île-de-France comme dans le 66, entre façades urbaines, copropriétés, maisons exposées au soleil, au vent ou aux embruns, ces questions reviennent souvent.

C’est quoi une expertise peinture ?

Concrètement, une expertise peinture ne se limite pas à dire « la peinture est abîmée ». Elle consiste à examiner :

  • les peintures et enduits intérieurs (murs, plafonds, boiseries)
  • les façades et ravalements (enduits, peintures, revêtements plus épais, systèmes d’imperméabilisation)
  • l’état des supports (plâtre, béton, briques, pierre, ancien enduit, etc.)
  • les désordres visibles : cloques, fissures, décollements, zones qui farinent, taches, microfissures, auréoles, etc

L’idée est de répondre à plusieurs questions simples mais essentielles : pourquoi le revêtement vieillit-il mal ? Est-ce normal pour son âge, ou clairement anormal ? Est-ce lié au produit, à la pose, au support, à l’humidité ? Faut-il reprendre localement ou envisager une solution plus lourde ? Qui porte, techniquement, la responsabilité de la situation ?

Impact sur l’habitation et le bâtiment

Une peinture qui se dégrade ne gêne pas seulement l’œil. En intérieur, par exemple :

  • des cloques qui apparaissent au mur peuvent indiquer une humidité derrière
  • des taches qui reviennent malgré plusieurs couches de peinture peuvent trahir une infiltration, une condensation persistante ou un défaut de ventilation
  • des enduits intérieurs qui fissurent peuvent révéler un support instable ou des mouvements du bâti

En façade, un ravalement qui se fissure ou se décolle laisse l’eau s’infiltrer. L’eau qui rentre par les microfissures finit parfois dans les logements (taches sous fenêtres, murs froids et humides, moisissures), et à terme, c’est tout le mur qui peut être fragilisé.

L’expertise peinture permet donc de voir la peinture comme un indicateur : elle montre ce qui ne va pas, au-delà de l’esthétique.

Les sinistres fréquents en peinture et enduits

En pratique, on retrouve souvent les mêmes types de désordres :

  • Cloques et décollements : la peinture se met à gonfler, parfois en bulles, puis à se détacher, souvent après des travaux récents, surtout si le support n’a pas été préparé correctement ou s’il y a de l’humidité derrière ;
  • Fissurations : microfissures en toile d’araignée, fissures plus franches, fissures au droit des joints, en façade ou à l’intérieur ; parfois purement esthétiques, parfois signe d’un support qui travaille réellement ;
  • Farine, délavage, craquelures : la peinture poudre sous les doigts, perd sa couleur, se délave, se craquèle, en lien avec un produit inadapté, un support mal préparé et une exposition sévère ;
  • Taches d’humidité / auréoles : les fameuses traces qui reviennent toujours au même endroit, tant que la cause (infiltration, remontée capillaire, condensation) n’est pas traitée ;
  • Reprises visibles, différences de teinte : teintes inégales, zones plus brillantes que d’autres, reprises mal fondues, souvent liées à une application bâclée ou à une mauvaise gestion des temps de séchage.

Ce qui intéresse l’expert, ce n’est pas juste de lister les symptômes, mais de remonter à la cause.

Peintures et enduits intérieurs : là où tout se voit

À l’intérieur, certaines erreurs reviennent très souvent :

  • supports pas assez préparés (poussières, mauvais ponçage, anciennes peintures brillantes laissées telles quelles)
  • enduits appliqués trop vite ou trop épais, avec des reprises visibles, des vagues, des surépaisseurs
  • incompatibilité entre l’ancienne peinture et la nouvelle (par exemple, acrylique sur ancienne glycéro brillante sans préparation)
  • temps de séchage trop courts entre les couches
  • absence de sous-couche là où elle est indispensable (supports fermés, tâchés, très absorbants)

Résultat : aspect irrégulier, décollements localisés, cloques, microfissures dans les enduits, taches qui percent à travers. Une expertise peinture intérieure permet de dire si l’entreprise a simplement fait un travail moyen ou si elle a clairement mal fait, au point d’engager sa responsabilité technique.

Ravalement extérieur : systèmes D3, I1, I2, I3, I4…

En façade, on ne choisit pas une peinture comme on choisit une couleur dans un nuancier. Il existe des familles de produits et de systèmes, avec des performances différentes.

On croise notamment :

  • D2 / D3 – D2 : revêtements de peinture plutôt fins, décoratifs – D3 : revêtements plus épais, parfois semi-épais, offrant un peu plus de protection ;
  • Systèmes d’imperméabilisation I1 à I4 – I1 : pour supports cohérents avec microfissures très fines – I2 : pour microfissures plus marquées – I3 : pour fissurations plus importantes ;– I4 : pour fissurations évolutives, souvent avec armature.

Le bon choix dépend :

  • de l’état du support (fissuré, sain, friable, ancien revêtement en place ou non)
  • de l’exposition (façade très exposée à la pluie, au vent, au soleil, climat du 66 vs Île-de-France)
  • de l’historique : infiltrations déjà constatées, anciennes reprises, etc

L’expertise peinture permet de vérifier si l’on n’a pas mis un simple D3 là où un système de type I3 ou I4 aurait été nécessaire.

Vétusté ou malfaçon : une nuance qui change tout

En façade comme en intérieur, la question revient souvent : est-ce normal, vu l’âge des travaux, ou pas ?

  • La vétusté correspond à un revêtement qui vieillit : les couleurs passent, la peinture devient mate, de petites fissures apparaissent. À 15 ou 20 ans, ce n’est pas choquant qu’une façade ait besoin d’un nouveau ravalement
  • La malfaçon se manifeste lorsqu’à peine 1, 2 ou 3 ans après les travaux la peinture se décolle par plaques, les façades farinent comme si elles avaient 15 ans, des fissures importantes apparaissent sans traitement adapté, ou l’eau pénètre déjà à travers le nouveau système

Le rôle de l’expertise peinture, c’est justement d’expliquer où s’arrête la vétusté et où commence la malfaçon.

Pourquoi faire appel à un expert en cas de problème de peinture ou de ravalement ?

Lorsqu’un chantier se passe mal ou vieillit très vite, chacun a son explication : l’entreprise met parfois en cause le support, le maître d’ouvrage évoque la météo ou les délais, l’assurance parle volontiers de vétusté ou d’événement extérieur, et au milieu, le propriétaire ou la copropriété ne sait plus quoi penser.

Une expertise peinture permet de remettre de l’ordre en :

  • examinant les surfaces de près et de loin
  • analysant les supports, les épaisseurs, les fissures, les zones de reprise
  • confrontant ce qui a été fait avec ce qui aurait dû être fait (règles de l’art, documents techniques, préconisations de fabricants)
  • traduisant tout cela dans un langage compréhensible pour faire avancer le dossier

Le déroulement d’une expertise peinture

En pratique, une mission d’expertise peinture se déroule rarement en deux minutes. On y trouve généralement :

  • Prise de connaissance du contexte : devis, factures, rapports, photos d’avant/après, historique des travaux, correspondances ;
  • Visite sur site : observations à l’intérieur et/ou sur les façades, localisation des désordres, prises de photos, recherche de cohérence entre zones dégradées et exposition, supports, sources possibles d’humidité ;
  • Analyse technique : confrontation de ce qui est vu avec l’âge du chantier, le type de produit censé avoir été mis en œuvre, l’état des supports et les conditions d’exposition ;
  • Rapport d’expertise amiable: description des désordres, analyse des causes probables, répartition entre vétusté et malfaçon, propositions de solutions (réparations ponctuelles, reprises lourdes, reprise globale).

La valeur ajoutée de l’expert côté assuré

Il est important de distinguer deux rôles :

  • L’expert d’assurance, mandaté par l’assureur, qui regarde le sinistre au prisme du contrat et des garanties
  • L’expert d’assuré, mandaté par le propriétaire, le syndicat de copropriété ou parfois le locataire, qui analyse techniquement le chantier, dit si les travaux correspondent aux règles de l’art, identifie les erreurs de choix de produits, de préparation ou d’exécution, et apporte un point de vue indépendant

Dans une situation de tension ou de désaccord, une expertise peinture menée pour l’assuré permet d’équilibrer les échanges et d’éviter que des désordres manifestes soient qualifiés trop rapidement de simple vétusté.

Risques si l’on laisse traîner une peinture ou un ravalement défectueux

L’aspect visuel n’est qu’une partie du problème. En laissant la situation évoluer :

  • l’eau peut s’infiltrer de plus en plus dans les murs
  • les enduits peuvent finir par se désagréger ou se détacher
  • l’humidité intérieure peut provoquer des moisissures (avec des risques pour la santé)
  • le coût des réparations augmente, car on ne répare plus seulement la peinture, mais aussi les supports, les isolants, voire certains éléments de structure

L’expertise peinture permet de savoir à quel stade on en est et si l’on peut encore corriger de façon raisonnable, ou s’il faut envisager des solutions plus lourdes.

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FAQ – expertise peinture

1. Quand est-il pertinent de demander une expertise peinture ?
Dès que des désordres apparaissent rapidement après des travaux (cloques, fissures, décollements), lorsque des taches d’humidité reviennent malgré plusieurs reprises, ou en cas de désaccord avec l’entreprise ou l’assurance.

2. Est-ce que ça ne concerne que les façades ?
Non. L’expertise peinture concerne autant les peintures et enduits intérieurs que les façades et systèmes d’imperméabilisation.

3. Est-ce qu’une expertise implique de faire des trous dans les murs ?
Pas forcément. On commence toujours par des observations non destructives. Si des sondages sont nécessaires, ils sont généralement ponctuels, ciblés, et discutés au préalable.

4. L’assurance prend-elle en charge les désordres de peinture ?
Cela dépend de la cause (malfaçon, défaut de conception, sinistre d’eau, simple vétusté) et des garanties du contrat. L’expertise peinture sert justement à clarifier cette cause et à apporter des arguments techniques.

5. En Île-de-France et dans le 66, y a-t-il des spécificités ?
En Île-de-France, beaucoup de façades urbaines sur supports anciens avec des contraintes réglementaires. Dans le 66, les façades sont souvent très exposées (soleil, vent, parfois embruns), ce qui sollicite fortement les revêtements.

6. Peut-on faire une expertise peinture avant de lancer un ravalement ?
Oui. Cela permet de vérifier l’état du support, d’anticiper les points sensibles et de choisir un système (D3, I1, I2, I3, I4…) réellement adapté, au lieu de se contenter d’un simple « coup de peinture ».