Cloisons qui fissurent, plafonds qui se déforment, plaques de plâtre qui gondolent ou moisissent… En Île-de-France comme dans le département 66, les ouvrages en plaques de plâtre sont omniprésents : logements neufs, rénovations, bureaux, commerces. Dès qu’un sinistre apparaît, la question revient : défaut de pose, matériau inadapté, humidité, mouvement de structure… ou combinaison de tous ces facteurs ?

L’expertise plâtrerie permet de comprendre, de qualifier les responsabilités et de définir des réparations cohérentes.

C’est quoi une expertise plâtrerie ?

Une expertise plâtrerie est une analyse technique des ouvrages de cloisons et plafonds en plaques de plâtre et des travaux de plâtrerie traditionnelle. Elle vise à :

  • identifier l’origine des désordres (fissures, déformations, moisissures, décollements)
  • distinguer malfaçon, défaut de conception, mauvais usage, humidité
  • vérifier la conformité à la norme NF DTU 25.41 et aux règles de l’art
  • proposer une solution de reprise techniquement adaptée

Impact sur les structures

Les ouvrages de plâtrerie ne sont pas porteurs, mais ils interagissent avec la structure :

  • déformations de planchers et mouvements de structure se répercutent par fissures
  • mauvais raccords plâtre/béton ou plâtre/menuiserie créent des points faibles
  • cloisons humides se dégradent et peuvent perdre leur stabilité
  • des dégradations peuvent affecter les performances acoustiques et coupe-feu

L’évolution des sinistres

Les sinistres de plâtrerie évoluent souvent par étapes : microfissures qui apparaissent après la première année, fissures plus ouvertes aux jonctions d’angles ou de plafonds, cloques, tâches, moisissures en cas d’humidité persistante, décollement ou effritement en pied de cloison si l’eau stagne.

L’enjeu

L’enjeu est double : technique (éviter une simple remise en peinture sur un support non sain) et juridique/assurantiel (savoir si le désordre relève d’une garantie décennale, d’un défaut d’entretien ou d’un usage non conforme).

Les recours

Une expertise plâtrerie permet au maître d’ouvrage, au propriétaire ou au syndicat de copropriété de disposer d’un rapport argumenté, de demander des reprises conformes, et d’engager, si nécessaire, la responsabilité des entreprises ou assurances (construction neuve, rénovation, sinistre dégât des eaux).

Les préventions

Les préventions passent par le choix de bons systèmes (plaques, ossatures, montages) adaptés à l’usage, le respect des DTU et notices de pose, la protection des plaques contre l’humidité en phase chantier, et une gestion correcte des locaux humides (SPEC, ventilation).

Les différents types de montages en cloisons sèches et travaux de plâtrerie

Les travaux de plâtrerie couvrent : cloisons en plaques de plâtre sur ossature métallique, doublages de murs (collés ou sur ossature), plafonds suspendus, gaines techniques et habillages, cloisons pleines en carreaux de plâtre, staff, enduits et lissages.

Les montages en plaques de plâtre varient selon l’épaisseur des plaques, la nature de l’ossature (simple, double, désolidarisée), les performances attendues (acoustique, feu, mécaniques) et la destination des locaux (secs ou humides).

Les industriels comme Siniat ou Lafarge Plâtre proposent des systèmes complets (plaques + ossatures + accessoires) accompagnés de carnets de pose détaillés.

Les différents désordres et pathologies liés aux défaillances des ouvrages en plaques de plâtre

Les principaux désordres sont :

  • fissurations aux joints, aux angles, au droit des appuis ou des linteaux
  • décollement des bandes ou enduits
  • déformation ou flambement des cloisons (ossature sous-dimensionnée, entraxe non conforme)
  • moisissures en pied de cloison dans les locaux humides ou en cas d’infiltration
  • dégradation en ambiance humide (plaques standard utilisées en salle de bains, absence de SPEC)
  • chocs répétés dans les circulations entraînant écrasements et éclats

Ces pathologies peuvent résulter d’une mauvaise conception (système non adapté au classement de locaux), d’une mise en œuvre non conforme (ossature, fixations, joints, zones de renfort), d’une exposition à l’eau non prévue par le système, ou d’un entretien défaillant (fuite non traitée, absence de ventilation en salle d’eau).

Quel intérêt à missionner un expert pour vous défendre en cas de sinistre sur de la plâtrerie

Lorsque les désordres de plâtrerie se multiplient, il est souvent difficile pour un non-spécialiste de faire la part entre fissure de retrait tolérable et réelle malfaçon, de comprendre si la cloison est en risque de dégradation structurelle, et de savoir si le sinistre relève de la garantie constructeur ou non.

Une expertise plâtrerie conduite par un expert indépendant permet de clarifier l’origine technique du sinistre, de qualifier le niveau de gravité et d’orienter vers la garantie applicable (décennale, biennale, parfait achèvement, RC…).

En Île-de-France et dans le 66, ce rôle est clé, compte tenu des volumes de chantiers, des rénovations fréquentes et des problématiques d’humidité dans certains immeubles.

Comprendre l’intervention de l’expert plâtrerie

Les avantages

Analyse des ouvrages à la lumière du NF DTU 25.41 et des cahiers de prescriptions techniques, lecture critique des documents (plans, CCTP, devis, fiches techniques) et identification des incohérences entre ce qui a été prévu et ce qui a été réalisé.

Les bénéfices

Un discours technique qui fait le lien entre les désordres visibles et la cause réelle, un appui pour négocier des reprises complètes, et un rapport structuré, utilisable en amiable comme en judiciaire.

La valeur ajoutée de l’expert sinistre travaux de plâtrerie

L’un des points sensibles des sinistres de plâtrerie est souvent le débat d’experts : l’expert d’assurance peut parfois privilégier une analyse minimaliste, tandis que l’expert d’assuré va s’attacher à montrer les non-conformités substantielles, l’exposition à l’humidité et l’inadéquation des systèmes choisis.

Comprendre l’action de l’expert d’assuré et de l’expert amiable

L’expert amiable est mandaté par le propriétaire, le maître d’ouvrage ou le syndicat. Il documente les malfaçons (entraxe des montants, nature des plaques, jonctions, absence de renforts), met en avant les prescriptions des DTU et des industriels, et met en lumière l’impact sur l’usage (acoustique, feu, humidité).

L’expert d’assuré intervient parfois conjointement pour rapprocher les points de vue, mais reste tenu par le cadre d’une expertise face à l’assurance. La valeur ajoutée d’une véritable expertise plâtrerie réside dans la capacité à parler le langage des normes et celui des sinistrés, pour que la réalité des désordres soit reconnue.

Procédure de l’expert sinistre travaux de plâtrerie

Prise de contact et analyse du contexte, étude des documents, visite sur site avec relevés visuels et mesures, éventuelle préconisation d’examens complémentaires, analyse des causes et rédaction d’un rapport d’expertise plâtrerie avec suggestions, puis accompagnement dans les échanges avec l’entreprise, le maître d’œuvre et l’assurance.

À quels moments faire l’expertise plâtrerie ?

À la réception de chantier ou peu après si des désordres apparaissent rapidement, lors de sinistres dégât des eaux touchant de nombreuses cloisons, avant d’accepter des travaux de reprise par l’entreprise si le diagnostic est flou, ou en cas de litige avec l’assureur sur le caractère esthétique ou fonctionnel du dommage.

Le rôle de l’expert / et ses limites

Le rôle de l’expert est de constater, analyser, expliquer et proposer, de mettre en évidence les non-conformités et de rendre un avis technique motivé. Ses limites tiennent au fait qu’il ne décide pas seul du montant final de l’indemnisation et qu’il s’appuie sur les informations disponibles et les accès autorisés.

Que vérifie l’expert ?

Lors d’une expertise plâtrerie, l’expert vérifie notamment la nature des plaques, les ossatures (entraxe, dimensionnement, fixations), la conformité aux DTU et notices fabricants, les joints, enduits, angles sortants et rentrants, la protection en zones humides (SPEC, bandes d’étanchéité, traitement des pieds de cloison), la présence de moisissures et les interactions avec planchers, menuiseries et gaines techniques.

Le rapport suite à l’expertise plâtrerie

Le rapport d’expertise plâtrerie doit décrire les désordres observés, rappeler les textes et normes de référence, exposer les hypothèses de cause, identifier la cause la plus probable, proposer un scénario de reprise adapté et préciser les risques en cas d’absence de réparation.

Obligations de l’expert d’assurance lors d’un sinistre lié aux ouvrages de plâtrerie

L’expert d’assurance est tenu de rechercher la cause déterminante du sinistre, de distinguer ce qui relève de la malfaçon, de l’entretien ou d’un phénomène extérieur, de motiver ses conclusions, et de ne pas occulter l’impact fonctionnel derrière la notion de simple désordre esthétique. En présence de malfaçons caractérisées (non-respect du DTU 25.41, usage de plaques non adaptées en locaux humides, entraxe d’ossature insuffisant, absence de renforts, etc.), il doit orienter vers les garanties adéquates, notamment la décennale lorsque la solidité ou la destination de l’ouvrage est en jeu.

Protection par étanchéité des ouvrages de plâtrerie en zones humides

En salles d’eau et salles de bains, la protection des supports sensibles à l’eau est encadrée par les règles relatives aux SPEC (systèmes de protection à l’eau sous carrelage). Une expertise plâtrerie doit vérifier le type de plaques (plaques hydro obligatoires dans certaines zones), la présence d’un SPEC dans les volumes prescrits (douche, baignoire, parois verticales, sols), la continuité de l’étanchéité en pied de cloison et autour des pénétrations, ainsi que l’absence d’exposition directe de plaques standard à l’eau.

Recours en cas de désaccords avec l’assurance suite sinistre plâtrerie

En cas de désaccord avec l’assurance, il convient de demander la communication complète du rapport de l’expert d’assurance, de faire réaliser une expertise plâtrerie contradictoire par un expert d’assuré, de tenter une solution amiable ou médiation, puis, si nécessaire, de solliciter une expertise judiciaire pour trancher les différends.

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FAQ – expertise plâtrerie

1. Quand faut-il demander une expertise plâtrerie ?
Il est conseillé de solliciter une expertise plâtrerie dès que les désordres deviennent récurrents ou préoccupants : fissures nombreuses, cloison qui se déforme, traces d’humidité persistantes, moisissures, ou désaccord avec une entreprise / une assurance sur l’origine du problème.

2. Une expertise plâtrerie est-elle réservée aux constructions neuves ?
Non. L’expertise plâtrerie concerne aussi bien le neuf que la rénovation, les sinistres dégât des eaux, les réhabilitations lourdes, ou les modifications de cloisonnement dans les logements, bureaux, commerces, etc.

3. Une expertise plâtrerie peut-elle prouver une malfaçon ?
Elle peut mettre en évidence une non-conformité aux normes (NF DTU 25.41, cahiers de prescriptions, notices fabricants), un système inadapté ou une mise en œuvre défectueuse. Ces éléments techniques constituent des preuves utiles pour engager, si nécessaire, la responsabilité de l’entreprise ou de l’assureur.

4. L’assurance prend-elle en charge tous les désordres de plâtrerie ?
Non. Tout dépend de l’origine du sinistre (malfaçon, défaut d’entretien, dégâts des eaux, transformation non déclarée, etc.) et des garanties souscrites (décennale, multirisque habitation, dommage-ouvrage, etc.). L’expertise plâtrerie aide à clarifier cette origine.

5. Une fissure sur plaque de plâtre est-elle forcément grave ?
Pas toujours. Certaines microfissures peuvent relever de retraits ou mouvements mineurs sans conséquence structurelle. D’autres fissures peuvent en revanche révéler un problème plus sérieux (mauvaise ossature, mouvement de structure, humidité). L’expertise plâtrerie permet de faire la différence.

6. En cas de moisissures sur les plaques, faut-il tout remplacer ?
Pas systématiquement, mais une simple remise en peinture sans traiter la cause (humidité, absence de SPEC, fuite, ventilation insuffisante) n’est pas satisfaisante. L’expertise plâtrerie permet d’identifier ce qui doit réellement être repris : cause, plaques atteintes, zones à refaire.

7. En Île-de-France et dans le 66, y a-t-il des particularités ?
Oui :
– en Île-de-France, beaucoup de chantiers en copropriété, avec des enjeux acoustiques et coupe-feu importants, et des rénovations fréquentes ;
– dans le 66, des problématiques d’humidité ponctuelle, de chocs thermiques et de rénovation de bâtiments anciens.
L’expertise plâtrerie tient compte de ces contextes pour adapter le diagnostic.

8. Combien de temps dure une expertise plâtrerie ?
La durée dépend de l’ampleur du sinistre. En général, il faut compter : une phase de prise de connaissance (documents, photos), une visite sur site, une phase d’analyse, puis la rédaction du rapport. Pour un dossier standard, l’ensemble peut se faire en quelques semaines.